Le Beaujolais est connu dans le monde entier. Ou du moins ses vins. Et tout particulièrement l’un d’entre eux. Le fameux beaujolais nouveau. Mais nous allons le voir, le Beaujolais renferme un patrimoine historique, culturel et architectural bien plus vaste et bien plus riche. Il ne demande qu’à se laisser découvrir pour le plus grand plaisir de l’observateur et du curieux de circonstance.
Le beaujolais nouveau
Le Beaujolais connait le 3ème jeudi de novembre son heure de gloire. Tous les projecteurs du monde entiers sont braqués sur lui. Aucun continent ne fait véritablement exception. Dans le monde, le beaujolais nouveau est célébré. Depuis 1951 ce vin primeur, accès sur la fraicheur, le plaisir immédiat, le partage entre copains sur des plats canaille est synonyme de fête. Au départ l’aventure était effectivement festive et conviviale. Elle s’est transformée peu à peu avec le temps et le succès aidant en approche marketing (et purement business même parfois).
Fort de ce constat, ne nous cachons pas derrière notre petit doigt, le Beaujolais n’a pas toujours eu, (même encore aujourd’hui) bonne réputation. Ses vins sont assimilés exclusivement au fameux beaujolais nouveau qui n’a pas toujours été un exemple de qualité ; c’est un fait ! Les année 1990, 2000 ont été difficiles.
Mais ce vin emblématique en cache de nombreux autres. Moins connus du grand publique peut être mais qui méritent également le détour. Ainsi, depuis quelques années, des néo vignerons s’implantent en Beaujolais et notamment dans les crus. Ils trouvent là foncier accessible pour s’installer. Plus que cela, ils trouvent de véritables terroirs à exploiter et à valoriser. Avec leur jeunesse, ces vignerons apportent bien aussi souvent une vision plus respectueuse de l’environnement. Le travail, la pratique culturale s’en ressent et s’adapte à l’air du temps. Ils entendent valoriser leur terroir et leur travail. Les crus du beaujolais pourraient ainsi réconcilier le grand public avec un vignoble dans son ensemble.
Les 10 crus du Beaujolais
Chacun dix crus ont leur propre personnalité que les vignerons et les caveaux aiment à faire découvrir en recevant dans leur cave et leur chai. La convivialité et l’hospitalité des habitants n’est pas un vain mot. Ces crus, au nombre de 10 (Brouilly, Côte de Brouilly, Régnié, Morgon, Chiroubles, Fleurie, Moulin à Vent, Chénas, Juliénas et Saint-Amour) se situent plus au nord du vignoble. Ils parcourent des valons, s’étendent de tous leur long sur de pentes parfois très abruptes de collines. Ils arrivent en Saône et Loire jusqu’aux portes de Mâcon. Ici tout revient à un moment ou un autre au vin.
Leurs vins trônent dans les tavernes, les restaurants, les caveaux de dégustation pour le plus grand plaisir des amateurs ou des badauds de passage. Ces parcelles s’enchainent sur des sols majoritairement granitiques où poussent le cépage rouge local : le Gamay. Ici, dans cette partie du vignoble de crus, seuls des vins rouges sont proposés. Pas de blanc, ni de rosé et pas de primeur non plus. On fait des vins plus fins, plus profonds, plus délicats, plus subtils et aussi des vins d’avantage taillés pour la garde. Car n’en doutez pas, les grands beaujolais peuvent se garder longtemps, plusieurs années.
N’oublions pas de mentionner tout de même deux appellations génériques régionales : beaujolais et beaujolais-villages. Elles proposent des vins plus simples, de consommation courante mais avec des rapports prix/plaisir tout à fait appréciables. Ces vins se déclinent en trois couleurs : rouge, blanc et rosé. Les vins blancs sont produits à partir du Cépage Chardonnay qui est un cépage mondialement connu. Il trouve sont expression la plus aboutie et la plus qualitative dans les terres bourguignonnes toutes proches.
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Beaujeu, capitale historique
C’est la capitale historique du Beaujolais. Et ses habitants en sont encore très fiers. Les sires de Beaujeu sont puissants au moyen âge. Nous sommes là du X au XVème siècle. Ils étendant leur pouvoir des portes du Lyonnais au Sud jusqu’au portes de la bourgogne au Nord avec le Mâconnais. A l’ouest se sont les seigneurs du Forez qui sont de redoutables et puissants voisin. Le Beaujolais prendra un essor considérable avec le mariage en 1474 de Pierre II de Beaujeu avec Anne de France Fille de Lois XI. Cette dernière prendra même la régence du royaume de France.
Par la suite, Anne de France, ou Anne de Beaujeu donnera ses armes à Villefranche sur Saône, ville créée de toute pièce. Elle deviendra la capitale « moderne » et le restera jusqu’à ce jour du Beaujolais. Nous sommes alors en 1532.
Le Géoparc
Convaincu de sa richesse géologique, le Beaujolais a entrepris un gros travail d’identification des ses sols puis de reconnaissance de ces derniers. L’identification des sols (plus de 300 types différents) permet aux vignerons d’adopter leurs pratiques culturales pour aboutir à une meilleur qualité de vin. En outre cette reconnaissance des sols s’est faite jour en 2012 avec une volonté de créer un Géoparc. C’est une distinction attribuée par l’Unesco. Il y a à ce jour 7 Géoparc en France avec le Beaujolais reconnu en 2018.
Le Beaujolais vert
Voilà un Beaujolais méconnu. Plus question de bouteilles de vin ici. Ce ne sont pas les ceps de gamay bien rangés et alignés dans les parcelles dont il est question. Ce qui trône ici, ce sont des forêts de résineux. Ils sont en nombre. Ils bordent les pâturages et prairies où éleveurs, agriculteurs et artisans, entretiennent une vie locale riche. Les bons produits du terroir, on connait bien dans ces verts pâturages et ces villages en retraits. Nous sommes dans le Nord-Ouest du vignoble, au-delà des collines de vigne. Le point culminant, le mont Saint-Rigaud trône à 1009 d’altitude. Les amateurs de nature, de tourisme vert trouvent chaussure à leurs pieds. Les sentiers pédestres de randonnés sont légions. On vient là pour se ressourcer le temps d’une balade.
Le Beaujolais des Pierres Dorées.
Direction le sud du Beaujolais, entre Lyon et Villefranche. Voilà un écrin de beautés dans lequel les badauds aiment se perde. Dans cette partie du Beaujolais existe d’anciennes carrières de pierre riches en oxyde de fer qui leur donne une couleur or, dorée. Elles sont notamment rendues majestueuses avec la réverbération du soleil. De nombreux villages, lavoirs, bâtiments de toutes sortes ont été construits avec ces pierres. Les collines sont en pentes plus douces également par rapport aux crus du Beaujolais. Cela donne un petit air de Toscane à cette partie du beaujolais. Le surnom de Petite Toscane que l’on donne parfois à ces lieux prend tout son sens. Ces villages de pierres dorées sont parmi les plus beaux de France pour certains d’entre eux. Nous pouvons mentionner en exemple : Jarnioux, Théizé, Oingt, Bagnol, Ternand, Anse.
Enfin, il nous faut évoquer les châteaux du moyen âge qui sont présents en nombre. Ils trônent en rappelant la richesse patrimoniale de la région. Tous sont superbes et brillent de mille feux à la tombée du soleil. En concurrence les maisons bourgeoises et les manoirs ne manquent pas. Les Château dans un style plus Empire sont également bien présents dans le Beaujolais. Il y a en tout et pour tout environ 300 demeurent répertoriées comme châteaux. Rappelons que du nord au sud, le Beaujolais fait 55km. D’ouest en est jusqu’au bord de Saône , il s’étend sur une petite quinzaine de km.